mercredi 31 mars 2010

Cd - A Night In Monte-Carlo

Marcus Miller and guests – Dreyfus Jazz
Alors là chers lecteurs, alors là… Mais alors là !… Les mots manquent pour évoquer la sensation que procure ce live, et ce, dés le premier morceau. Bon, posons un peu le décor. Nous sommes en novembre 2008, et le projet est évoqué par les responsables du Monte-Carlo Jazz Festival depuis déjà un an : carte blanche à Marcus Miller le temps d’une soirée, avec l’orchestre philharmonique en guise de sidemen. Vous dire si on l’attendait ce concert !
Ce qu’on ne savait pas encore, c’est qu’en plus, le trompettiste Roy Hargrove, et le guitariste Raul Midon seraient aussi de la partie. Sans oublier DJ Logic qui, en tant que réel DJ, nous gratifiait de quelques scratchs bien placés. Et, doudiou, quel concert cela a donné ! Les spectateurs chanceux en ont encore la chair de poule. La basse de Marcus, très présente, mais très agréablement présente, -en fretless (sans cases) par exemple sur l’adaptation de Gershwin, ce qui permet un style très aérien-, apporte le « groove » nécessaire et la musique ne vous perd jamais. Elle vous attrape, vous accroche, vous retient, vous secoue, vous enchante, vous transporte, vous fait remuer le popotin, écouter sagement ou bien gaiement, mais ne vous laisse pas indifférent.
Roy Hargrove est, fidèle à lui-même, splendide lors des trois morceaux sur lesquels il intervient, tandis que Raul Midon est impressionnant, et ne serait-ce que sa présence, qui étonne et détone. C’est rare de voir un guitariste folk dans des formations comme celle ici proposée. Comme il est rare d’y entendre des platines. Eh bien, figurez-vous, le contraste que cela crée : platine contre orchestre philharmonique et guitare folk et sextet de jazz, est des plus novateurs, dans le bon sens du terme.
Ah oui, j’avais oublié de vous préciser que ce concert a eu lieu dans la magnifique salle Garnier de l’opéra de Monte-Carlo. C’est en clin d’œil à l’endroit, et à la mixité des genres depuis le début proposé, que les musiciens interprètent en clôture Mas que Nada de Sergio Mendes, mais arrangé d’une intro reprenant O Mio Babbino Caro de Puccini… Un échange de solos entre Roy Hargrove et Raul Midon (qui fait la trompette avec sa voix) agrémente le morceau. Le concert s’est terminé enfin sur Amazing Grace, avec Marcus à la clarinette basse. Et le Cd lui, vous propose un dernier morceau enregistré plus tard et en studio avec Herbie Hancock : une reprise du fameux Strange Fruit de Billie Holiday.
Incontestablement un des disques de l’année.

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