mercredi 3 mars 2010

Naive New Beaters, le Show froid !

Ils sont trois, jeunes, musiciens et à la mode. En plein dans la vague électro-pop-rock-hop du moment, ils commencent à marquer leur territoire et les oreilles. Les Naïve New Beaters dispensent une musique aux confluences de la musique électronique et du hip-hop.
En concert vendredi dernier au Théâtre Lino Ventura, ils ont fait le show et… le froid. Une petite heure et puis s’en vont, les NNB’s s’ils montrent par leur musique et leur envie sur scène une énergie dansante, exubérante, joyeuse et communicative, il n’en reste pas moins qu’on reste sur notre faim sur la fin. Sans doute le lieu trop typé théâtre n’était pas le plus indiqué, ni la forme. On les sentirait plus à leurs aises dans un club ou une discothèque pour un set musical en plein milieu de la nuit. Quand il fait chaud, que tout le monde transpire et que le flot du MC David Boring, accompagné par le Beat dansant d’Eurobelix et la guitare enflammée de Martin Luther BB King, entraine toute le monde à sauter et bouger. Ou bien alors, il faudrait donner un peu plus car une heure de concert pour la tête d’affiche avec une même chanson jouée deux fois, c’est un peu court jeunes hommes !
En tout cas, leurs chansons envoient du son et du bon. Le Patriote a rencontré cette bande de potes quelques heures avant le concert. La dérision y est un jeu sérieux, un peu comme leurs noms de scène.

Quelles ont été les influences pour créer le son des NNBs ?

David Boring : Le Prince de Bel-Air et Eddy Murphy ont eu une grande influence.
Martin Luther BB King [le seul à avoir les cheveux longs et on le comprend à sa réponse...] : On se sent plutôt grunge.
Eurobelix : Nous n’avons pas vraiment les mêmes influences musicales à la base, donc c’est compliqué d’expliquer. Moi j’aime bien le rap et l’électro mais celui des années 90.
DB : En fait on aime plus la vague nineties qu’eighties. J’aime beaucoup Wyclef Jean mais fin 90. Ses albums solo. Carnival, c’est un des meilleurs albums du monde. [Et je suis assez d’accord avec lui] Et c’est un bon gars.
MLBBK : Rage against the machine pour moi aussi !
Comment travaillez-vous alors ?
E : On a cherché un moyen de coller toutes nos influences dans notre style.
DB : Cela évitait de s’engueuler.
E : On essaye de la faire tous les trois. Cependant, c’est Boring qui fait plutôt les textes et avec Martin, on s’occupe de la musique. Comme on a des petits studios chez soi, il y en a un qui commence puis chacun passe derrière ensuite et ajoute autre chose.
Envie de jouer avec qui ? Dr Dre par exemple ? (rappeur américain, très célèbre dans les années 80/90)
E : D’abord on lui dit non pour voir sa tête.
DB : Si on a le temps pourquoi pas. Mais en ce moment c’est difficile. Il faudrait aussi avoir Shakira qui danse sur le côté dans une cage.
Question naïve : pourquoi faites-vous de la musique ?
DB : Elle est pas si naïve que ça… Ca c’est juste pour gagner du temps.
E : J’en fais depuis que je suis tout petit. Dès que j’ai eu des disques j’ai voulu faire ça.
MLBBK : Quand tu aimes bien quelques chose, au lieu de rester passif, tu as envie d’être actif et ensuite pour tout un tas de raisons, pour les filles, pour l’argent…
DB : Ce n’est pas tes raisons…
MLBBK : Non, ça ne marche pas à tous les coups mais c’est cool de participer au truc que tu aimes bien.
Passer sur scène après, c’est différent ?
E : Il y a beaucoup plus d’exigences que si l’on restait entre nous.
DB : On a commencé comme un groupe d’appartement. D’ailleurs le premier concert on l’a fait dans un appart.
Il y avait beaucoup de monde ?
E : Pour l’appartement oui !
DB : On a fait griller des saucisses.
MLBBK : A la citronnelle que tu avais acheté dans un magasin asiatique.
DB : Et ça sentait très bon. Cela dit, penser que maintenant on fait des concerts, c’est vraiment bien.
E : Y a toujours cet excitation et envie de faire ce concert parfait que l’on fera peut-être un jour ou pas !
Quelle est votre position sur le téléchargement illégal ?
DB : [ironique] On a une position assez claire : couper la main à tous les pirates. Après tu peux toujours recommencer mais c’est plus embêtant, tu réfléchis à deux fois.
E : Avant, cela m’était égal mais maintenant, je me dis que si on n’avait pas vendu un minimum de disques ce serait très difficile de pouvoir sortir un deuxième album. On n’aurait pas la petite sérénité de pouvoir continuer à travailler avec notre label. Au final, dire que ce n’est pas important ce serait un peu mentir.
DB : Même si nous n’en vendons pas trop, ça compte quand même.
E : Les maisons de disques restent les meilleurs soutiens des groupes. C’est bien aussi que les gens qui aiment la musique restent dans la démarche positive d’acheter plutôt que de télécharger.
C’est aussi un moyen de découvrir plus de groupes ?
DB : Oui, c’est bien que tu puisses écouter des choses sans être obligé d’acheter le disque. Après, acheter un disque est devenu un acte militant. Pour les « petits » la vente de disque, c’est ce qui leur permettra de réaliser un deuxième album.
Mais que fait-on, on garde la piste de la main ? Et on garde la deuxième pour qu’il puisse acheter une place de concerts.

JC.

photo : Ville de Nice.

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